Ecoutez les anciens bergers parler entre eux, ils continuent de dire « Arlas » quand ils parlent de La Pierre Saint-Martin, car c’est ainsi que cette montagne s’appelait jusqu’à la création de la station de ski début des années 60. Arlas, comme le nom du Pic qui en a vu passer des troupeaux de brebis, du haut de ses 2 044 m d’altitude. Autour de lui, un vrai lieu de vie pastoral, quelques cabanes construites sur des emplacements jamais choisis par hasard. A 1 800 m d’altitude, les bergers construisent les cabanes en cherchant à se protéger du froid et du vent.
Début juin, il est l’heure des préparatifs et on sent l’exaltation dans la vallée.
Les bergers ont hâte de rejoindre les estives, ils ne laisseraient pas leur place. Et pourtant la vie n’est pas tous les jours facile en montagne. Le froid, le brouillard, la pluie, la neige même parfois en juin ou septembre. Mais être berger c’est leur vie, c’est en eux, c’est leur ADN.
Des journées rythmées par la traite des brebis et la fabrication du fromage.
Si le berger qui avait 80 brebis autrefois était un « grand » berger, les troupeaux d’aujourd’hui comptent entre 350 et plus de 500 bêtes pour certains. 8h de traite, réparties entre celle du matin et celle du soir. S’ensuit la fabrication du fromage.
Celui de l’estive aura un goût unique. Un goût plus singulier, plus fort, plus imposant. Ce goût à l’image de la montagne où il a été fabriqué. L’herbe est rase et pas si abondante que ça sur le massif calcaire de La Pierre Saint-Martin. Vaches et brebis en raffolent.
Les bergers ont un parcours précis pour conduire leur bétail, et pour éviter les débordements, chacun surveille le troupeau. Un moment privilégié pour le berger qui prend le temps de les observer et de contempler encore et toujours ce paysage si singulier de La Pierre Saint-Martin.